Rien ne va plus entre Morlaye Sylla et VISMA, partenaire de SPOCS Sports en Guinée

Au moment où Morlaye Sylla poursuit de la plus belle manière sa carrière avec le club portugais, Arouca, son nom vient d’être cité dans une affaire d’argent. En effet, dans une conférence de presse datant du 7 octobre 2023, le président de VISMA, Mamadou Diallo, partenaire de SPOCS Sports en Guinée a accusé l’ancien joueur du Horoya AC d’avoir refusé de payer la commission de l’agence qui l’a placé en Europe. Joint au téléphone par notre rédaction le mercredi 11 octobre 2023, Mamadou Diallo a donné des explications sur les 50% de la prime de signature et les 10% qu’il devrait recevoir du footballeur Morlaye Sylla. « La prime de signature, c’est 40 000 euros. Il a signé un contrat de trois ans. La première année 60 000 euros, la deuxième 65 000 euros et la troisième 70 000 euros. La prime de l’agent, c’est l’ensemble de tous les éléments (prime de signature plus les salaires annuels). C’est donc respectueusement 10% de 40 000 euros (soit 4 000 euros), 10% de 60 000 euros (soit 6 000 euros), 10% de 65 000 euros (soit 6 500 euros) et 10% de 70 000 euros (soit 7 000 euros). La somme totale donne 23 500 euros. Ce qui correspond à la commission de l’agent. C’est ce que la FIFA m’a dit de prendre. Alors, j’avais dit à Morlaye Sylla comme son chèque tombait dans un mois, moi je te donne 3 500 euros. Et quand tu auras le chèque de 40 000 euros, tu prendras 20 000 euros et tu me donneras 20 000 euros. Comme ça, il allait avoir 50% de sa prime et moi aussi 50%. Mais quand son argent est venu, je n’ai eu que 6 000 euros », a-t-il déclaré, accusant le jour de n’avoir pas respecté leur accord.

Mais la question qui se pose maintenant est de savoir si SPOCS Sports devait-elle recevoir 10% comme commission. En tentant de répondre à cette question, nous sommes entrés en possession du contrat conclut le 20 novembre 2021 et qui prend fin le 20 novembre 2023 entre SPOCS Sports Consultants Gmbh représenté par Sascha Empacher (l’intermédiaire) et Morlaye Sylla né le 27 juillet 1998. Dans la partie rémunération et le point 4 du document, il est mentionné que le joueur Morlaye Sylla versera à l’intermédiaire une commission s’élevant à 5% du revenu brut de base du joueur pour tout contrat de travail négocié ou renégocier par l’intermédiaire. Cette commission est payable sous forme de paiement annuel avant la fin de chaque année contractuelle.

Si Mamadou Diallo ne remet pas en cause ce contrat, il parle plutôt d’une exigence de la FIFA concernant les 10% pour tous les agents qui ont placé un joueur dans un tiers club en 2021. « On n’a signé le contrat en 2021. La FIFA a diminué le pourcentage des agents en 2023. Mais en 2021, l’agent avait 10%. Donc même si dans le contrat c’est écrit 1% ou 5% par exemple, j’ai le droit de réclamer 10% parce que selon la FIFA les agents avait droit à 10% en 2021 », estime-t-il.

 

Pour mieux comprendre l’affaire, nous avons joint un autre agent de joueur qui confirme les changements pris par la FIFA. Selon Taban Camara, « tous les agents qui ont placé les joueurs en 2021 ont 10% comme commission. Mais depuis le 1er septembre 2023, c’est 5% pour un agent. La Fédération guinéenne de football m’a même appelé pour me dire cela. Pourquoi cette décision ? Parce qu’en cas de vente d’un joueur, il faut que son Académie et partout où le joueur est passé gagne quelques choses. Donc, si un agent seul gagne 10%, ce n’est pas bon. La FIFA a donc décidé que désormais les agents gagnent 5% ».

 

SPOCS Sports devait-elle faire voyager, Hady Sylla, le jeune frère de Morlaye Sylla, au Portugal ? 

 

Selon la famille du joueur, l’Agence Spocs Sports devait bien faire voyager le jeune frère au Portugal. Dans un document (en anglais) mis à la disposition de nos confrères de Sportsynthese.com par un membre de la famille du joueur, estampillé Strictly private and Confidential, ce qui signifie en français Strictement privé et confidentiel, en date du 20 juin 2022, il est mentionné que Morlaye Sylla devrait être rejoint au Portugal par son jeune frère après les démarches pour l’obtention de ses permis de travail et de résidence.

Mais Mamadou Diallo, représentant de SPOCS Sports en Guinée, a une autre version . « Nous, en tant qu’agent, nous avons décidé d’aider la famille de Morlaye Sylla en envoyant son jeune frère Hady Sylla. Mais pas au nom d’un club. J’ai donné 300 000 francs pour faire son extrait de naissance. J’ai donné aussi 1 000 000 pour faire son passeport. Par la complicité d’Amadou Bangoura, ancien directeur général du Horoya AC qui utilisait l’ignorance de la famille de Morlaye Sylla pour dire qu’il est le conseiller de la famille du joueur Morlaye Sylla, il a dit au papa de Morlaye de me retourner l’argent. Et ils m’ont ramené les 1 000 000 de francs que j’avais donné pour faire le passeport. Ils ont utilisé ce point-là pour dire qu’ils peuvent résilier le contrat. Or, ça n’existe dans aucun document juridique (…) Finalement, il a signé avec une autre agence appelée One Soccer », nous a-t-il expliqué. M. Diallo a ajouté : « Il ne nous a jamais informer. Il nous a dit juste qu’on n’a pas envoyer son petit-frère. Il nous a envoyé une lettre pour dire que le salaire retarde. Or, ce n’est pas nous le club, c’est Amadou Bangoura qui est derrière ça ». 

« Cette lettre est signée par Morlaye et sa famille, alors que nous, c’est avec Morlaye Sylla que nous avons signé un contrat. C’est pourquoi on n’a pas tenu compte de la lettre. Ça n’a pas de sens juridique. Et puis, on ne m’a même pas mis en copie en tant que représentant local », déplore Mamadou Diallo.

 

VISMA a saisi un pool d’avocats pour engager une procédure judiciaire contre Morlaye Sylla pour rupture unilatérale de contrat avec leur partenaire de SPOCS Global Consulting. Le montant de 500 000 euros est réclamé par VISMA, comme prime d’indemnisation pour rupture illégale de contrat.

 

Nous avons aussi tenté de contacter les autres protagonistes cités dans ce dossier. Mais pour le moment, nos tentatives sont restées vaines. Nous procéderons à la mise à jour de cet article dès que nous obtiendrons leurs versions.

Abdourahamane Nansoko